Le South China Morning Post a rapporté le 10 novembre que l'ONU avait averti que l'Asie du Sud-Est risquait une « nouvelle catastrophe humanitaire » si les traversées maritimes effectuées par des réfugiés désespérés continuaient sans contrôle. La mort d'au moins 21 personnes, dont plusieurs enfants, dans un accident de bateau au large des côtes malaisiennes a ravivé les craintes d'une nouvelle vague de traversées maritimes périlleuses par des réfugiés fuyant le conflit au Myanmar et la détérioration des conditions dans le Bangladesh voisin. Douze corps ont été retrouvés en Malaisie et neuf en Thaïlande voisine, selon le responsable régional de l'agence maritime malaisienne, Romli Mustafa.

Les groupes de défense des droits humains et les agences internationales avertissent que cette tragédie est un signe avant-coureur de ce qui pourrait se produire dans les mois à venir, lorsque les mers deviendront plus calmes et plus navigables (après la mousson, chaque année entre octobre et décembre) depuis Rakhine et Cox's Bazar au Bangladesh, où des centaines de milliers de Rohingyas s'entassent dans l'un des plus grands camps de réfugiés au monde. L'agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, estime qu'environ 7 800 Rohingyas ont tenté de traverser la mer depuis le Myanmar et le Bangladesh en 2024, et que plus de 650 d'entre eux sont morts ou portés disparus, soit le bilan le plus lourd depuis 2015. « Les pénuries alimentaires, les restrictions de mouvement et l'insécurité croissante ont rendu la vie insupportable. Beaucoup considèrent la mer comme leur dernière échappatoire », a déclaré le Rohingya Rights Advocacy Network à This Week in Asia, ajoutant que les passeurs facturent désormais jusqu'à 3 000 dollars américains par personne pour la traversée vers la Malaisie ou l'Indonésie.

Ces crises qui se chevauchent – persécution au Myanmar, désespoir dans les camps et absence de solutions durables de la part des pays de l'ASEAN en tant qu'ordre régional – obligent les gens à entreprendre à nouveau des traversées maritimes périlleuses, et beaucoup n'atteignent jamais leur destination.

Depuis près de deux décennies, l'ordre actuel ne propose aucune solution durable à la crise dans l'État de Rakhine, laissant plutôt les souffrances des Rohingyas à la merci des moussons récurrentes. Cette solution non durable découle du fait que les autorités (y compris les pays musulmans de l'ASEAN, l'ASEAN et l'ONU) ne proposent que des solutions timides, invoquant un manque de responsabilité, tel que les limites de leur autorité, la sécurité nationale ou leurs propres intérêts économiques. Elles ont choisi de rester dans la zone de confort de l'ancien ordre, à savoir le capitalisme laïc qui incarne la fausse notion de nationalisme.

De plus, ces dirigeants ignorent les solutions alternatives durables, car aucun d'entre eux n'est disposé à adopter le paradigme de l'Islam, ayant perdu leur mission, leurs objectifs et leurs aspirations islamiques en tant que meilleure Oumma conformément aux enseignements d'Allah et de Son Messager. En réalité, il est très clair que l'Islam propose des solutions efficaces et durables, selon la parole d'Allah Ta'ala : ﴿وَإِنِ اسْتَنصَرُوكُمْ فِي الدِّينِ فَعَلَيْكُمُ النَّصْرُ﴾“Et s'ils vous demandent de l'aide pour la religion, vous devez les aider.” [Al-Anfal: 72].

L'Islam ordonne aux dirigeants musulmans d'Indonésie, de Malaisie et du Bangladesh de prendre immédiatement des mesures d'urgence pour venir en aide aux réfugiés rohingyas. Ces mesures comprennent : (1) l'ouverture des frontières du pays aux réfugiés rohingyas, (2) l'envoi de missions de sauvetage à ceux qui sont encore à la dérive en mer, (3) la protection et la prise en charge de tous leurs besoins, (4) l'exercice de pressions politiques sur le régime oppressif du Myanmar afin qu'il mette fin à toutes ses injustices et brutalités à l'encontre des musulmans rohingyas et (5) enfin, si les pressions politiques sont ignorées, la mobilisation des forces militaires doit être mise en œuvre pour défendre l'honneur de l'Islam et des musulmans !

Cependant, toutes ces mesures peuvent être efficaces si les dirigeants musulmans sortent de leur zone de confort, c'est-à-dire s'ils s'éloignent de l'ordre capitaliste laïc pour se diriger vers un ordre islamique qui a longtemps été considéré comme une menace pour l'ancien ordre. Cet ordre sera dirigé par le système du Califat (Khilafah) qui utilisera tous ses outils et moyens, mobilisant tous ses efforts, tant politiques qu'économiques et militaires, pour protéger les musulmans de l'oppression et défendre leur sang et leur honneur, quel que soit leur lieu de résidence et quel qu'en soit le coût. En effet, le Califat est un État fondé sur des principes, basé sur les nobles valeurs morales de l'Islam qui placent l'honneur de la vie humaine au premier plan, ce qui oblige à protéger le sang des musulmans, plutôt que d'agir simplement en fonction d'intérêts nationaux égoïstes ou de gains économiques, comme l'a dit le Prophète (que la paix soit sur lui) :«إِنَّمَا الْإِمَامُ ‏‏جُنَّةٌ ‏ ‏يُقَاتَلُ مِنْ وَرَائِهِ وَيُتَّقَى بِهِ»‏“En effet, l'imam (dirigeant) est un bouclier, le peuple se battra derrière lui et se réfugiera auprès de lui.” (Muslim)

Section des femmes
du Bureau central des médias du Hizb ut Tahrir